Depuis une vingtaine d'années, le vignoble français est mis à l’épreuve du réchauffement climatique. Outre les gelées d’avril dévastatrices de 2017, 2019 et 2021, les exploitations doivent également faire face à des épisodes de pluie et de sécheresse beaucoup plus intenses et fréquents.

Ainsi, s’il est correct d’affirmer que le réchauffement des températures a permis d’amener la maturité des raisins à leur terme, et contribué à créer de bons millésimes, il semble bien que lors des 20 années à venir, seuls les aspects négatifs du dérèglement prévaudront.

Face à ces défis immenses, les viticulteurs n’ont pas d’autre choix que de s’adapter : éoliennes chauffantes, goutte à goutte, filets anti-grêle (pour un coût estimé de 10 000 euros l’hectare), systèmes d’aspersion antigel (au moins aussi cher), câbles chauffants (40 000 euros l’hectare), agroécologie (c'est à dire l'ensemble des pratiques amenant une culture viticole plus respectueuse de l’environnement), taille tardive pour repousser le bourgeonnement et mettre la vigne à l’abri des gels de printemps… Les mécanismes et pratiques à l'oeuvre se multiplient.

A Château Cheval Blanc, une plantation d’arbres fruitiers et forestiers a eu lieu au cœur même des parcelles pour lutter contre la sécheresse et prévenir la vigne de certaines maladies. D’autres domaines tentent de cultiver des cépages hybrides, en premier lieu pour résister au mildiou et autres maladies, mais pouvant également être triés en fonction de leur résistance à la sécheresse. Ailleurs, certains cépages connaissent une nouvelle jeunesse grâce à leurs propriétés recherchées. C’est le cas à Bordeaux pour le cabernet franc et le petit verdot, cépages plus tardifs et donc plus adaptés aux coups de chaud et à la sécheresse.

Comme détaillé dans le livre « Quel vin pour demain ? Le vin face aux défis climatiques », les clients et consommateurs seront également amenés à devoir s’adapter. En effet, l’ensemble des solutions permettant de répondre au défi climatique ont un coût, qui devra être répercuté sur le prix de vente. Consommer moins mais mieux pourrait ainsi trouver un nouvel écho à mesure que les producteurs redéfinissent leur modèle économique.